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mardi 7 octobre 2014

mardi 13 mai 2014

Présentation du logiciel SCRATCH




                                               Présentation du logiciel SCRATCH



Scratch est un environnement de programmation visuelle et multimédia basé sur Squeak. Le media lab du Massachussetts Institute of Technology (MIT), a mis au point un langage de programmation qui permet de créer de manière très simple des histoires interactives, des animations, des jeux, de la musique et des œuvres d’art pouvant être échangées via le web Le logiciel est utilisable dès l’école primaire.
Scratch est disponible sous Windows, Mac OS X et Linux et est diffusé sous une licence libre MIT.
Les utilisateurs doivent assembler des blocs qui représentent les différents commandes et actions. Le langage est axé sur l’objet. Le logiciel est construit à partir de Smalltalk et Squeak, il apporte un environnement simple exploitable dès les petites classes.

                       

                                             Fonctionnalités

 

Scratch est un logiciel de programmation destiné à apprendre la programmation aux enfants à partir de 7 ans. On peut créer facilement animations, jeux, musiques, en y ajoutant l’interactivité. Il est possible de partager ces créations sur le Web.
Pour programmer dans Scratch, il suffit de suivre des procédures simples :
- Mettre en place un décor
- Prévoir des personnages
- Prévoir des "sprites"
- Utiliser les briques de commande toutes prêtes pour programmer.
Le principe repose comme les montages Légo avec des briques que l’on monte et que l’on démonte.
Pour télécharger SCRATCH









Voir le tutoriel Lien

samedi 26 avril 2014

#CLOM_REL Mise en place d'ateliers autour du "learning design" avec du numérique


 
Concevoir, évaluer, partager des dispositifs d'apprentissage intégrant du numérique
Dans le cadre du MOOC autour des ressources libres.  http://rel2014.mooc.ca/  pour lequel je me suis investie, j'ai développé la semaine n° 5 axée sur les REL ( Ressources Educatives Libres)  et la pédagogie.

Mon  intervention  pour la semaine 5 du MOOC

Les participants pourront se référés à certains textes scientifiques présentés lors du CLOM_REL 2014 de la semaine 5 et notamment ce que dit la recherche. http://rel2014.mooc.ca/  
http://rel2014.mooc.ca/semaine05_introduction.htm
http://rel2014.mooc.ca/semaine05M2A1.htm
Voir le texte de Grainne Conole ( Université de Leicester). https://docs.google.com/file/d/0BwFLZLkdeIaEckhPeGJ6ZmtzSlE/edit
Voir article du blog
http://ecoledigitale.blogspot.fr/2014/04/clomrels5micheledrechsler-rendre-le.html
Representing learning designs - making design explicit and shareable. Article de Grainne Conole et Sandra Wills (2013) dans Educational Media International, 50 (1), 24-38. - See more at: http://rel2014.mooc.ca/semaine05M2A1.htm#sthash.aFoFyhlw.dpuf
Representing learning designs - making design explicit and shareable. Article de Grainne Conole et Sandra Wills (2013) dans Educational Media International, 50 (1), 24-38. - See more at: http://rel2014.mooc.ca/semaine05M2A1.htm#sthash.aFoFyhlw.dpuf
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Representing learning designs - making design explicit and shareable. Article de Grainne Conole et Sandra Wills (2013) dans Educational Media International, 50 (1), 24-38. - See more at: http://rel2014.mooc.ca/semaine05M2A1.htm#sthash.aFoFyhlw.dpuf

 Beaucoup de participants du #CLOM_REL ont voulu approfondir la partie "pédagogie et conception des dispositifs d'apprentissages avec des REL", ou savoir comment développer et partager des pratiques éducatives libres. 

Pour les personnes  intéressées, des ateliers vous sont proposés sur l'espace Cloudworks de l'Open University. 

Rendez-vous : http://cloudworks.ac.uk/cloudscape/view/2907


 Présentation des ateliers 

Dans cet espace, les cadres,  les formateurs, les enseignants sont invités découvrir les processus à prendre en compte pour concevoir des situations d'apprentissage avec du numérique. Ils seront invités à partager leurs réflexions sur le "learning design" intégrant le numérique dans un contexte de classe à partir d'exemples pratiques.

Phase 1 :
- Présentation des 7 C de Grainne Conole dans le processus de learning design
- Apports théoriques sur l"instructional design, la conception des situations d'apprentissage. Quelques  modèles théoriques d'apprentissage avec  les TICE :
 - Présentation d'outils facilitant la représentation et le partage  du "learning design" : Compendium, storytelligng,  outils développés par l'Open University.
- Comment évaluer une pratique pédagogique ou de formation intégrant les TICE ? Quels observables ? Quelle place pour la vidéo-formation ?

Phase 2 :
- Mise en place d'ateliers spécifiques autour de l'intégration des TICE dans différents contextes et prenant en compte des entrées disciplinaires ou transversales.
- Travail en groupes autour de l'usage du numérique dans différents contextes
- Partage et réflexions à partir de situations vécues dans différents contextes d'usages.

Phase 3 :

- L'enseignant "scénariste" multimédia : présentation de  quelques outils pour médiatiser son enseignement sans peine et produire des ressources libres multimédias.( capsules vidéos, présentations multimédias, outils images, outils sons)

  Phase  4 ( pour les volontaires intéressés)
- Rédaction d'un manuel libre sur le sujet et les réflexions menées durant les activités.
  Co-production avec les personnes intéressées d'un ouvrage en direction des élèves - professeurs des écoles dans les ESPE.

mardi 15 avril 2014

Rencontre avec Pierre Lévy








Réflexions sur le numérique de demain



Vers une sphère sémantique de l'éducation ?



Cet article fait suite à la causerie informelle de Pierre Lévy qui réunissait le 15 février 2014 les personnes qui depuis longtemps, suivent le philosophe précurseur de l'intelligence collective et du virtuel, qu’il enseignait dans les années 90 au département Hypermédia de l'Université Paris 8. Pierre Lévy est actuellement titulaire de la chaire de recherche du Canada en Intelligence collective à l’Université d’Ottawa et membre de la société royale du Canada. Lors de cette rencontre il a présenté sa vision de l'Internet de demain et l'avancée de ses recherches. Le même jour, France culture a retransmis une émission radio dans laquelle Pierre Lévy a été interrogé sur sa nouvelle vision d'Internet de demain. 

Pierre Lévy, aussi chaleureux et inspiré que dans ses livres, a partagé sa vision sur le futur du numérique. Suite à cette causerie amicale et en caisse de résonance, j'ai souhaité prolonger ce dialogue. Mon article tente de dégager les points qui m'ont paru importants et que j'ai relevés durant son exposé. J'y apporte des commentaires en résonance et dans la dernière partie, je vous livre quelques réflexions pour une sphère sémantique dans le domaine de l'éducation. 

1. L'Odysée du Web 

Pierre Lévy a présenté les changements apportés par l'arrivée d'Internet. Au début des années 1990, la création des standards du Web au CERN à Genève (avec Tim Berners-Lee en 1992) et les débuts de la démocratisation des réseaux numériques rendent selon lui la possibilité d’avènement d’une nouvelle société plus communicante

En résonance...

A ce propos, on ne peut oublier cet événement : Le 2 septembre 1969 le professeur Len Kleinrock de l’UCLA (University of California, Los Angeles) et son équipe, avec deux étudiants, Stephen Crocker et Vinton Cerf, parvenaient à échanger quelques données entre deux gros ordinateurs reliés par un câble de 4,5 mètres. Ce premier essai est généralement considéré comme l’événement fondateur d’Arpanet, réseau à l’origine de l’Internet quelques années plus tard.

Internet, ne s'est pas construit en un jour et au fil de l'histoire, l'homme a démontré sa quête pour la construction des connaissances. Déjà Jan Amos Komenský (dit Comenius) avait écrit La Grande didactique ou l’art universel de tout enseigner à tous (1627-1632) à travers des images. Un défi difficile à mettre en place pour une société des savoirs de l’époque limités aux livres. Dans cette quête vers la construction des savoirs accessibles à tout le monde, il est important de nous intéresser à Paul Otlet qui pour William Boyd Rayward et de nombreux chercheurs, en Europe et aux États-Unis, le reconnaissent comme l’un des précurseurs conceptuels d’Internet. Paul Otlet auteur du Traité de documentation (1935) avait imaginé le "Mundaneum" comme centre de la connaissance à son époque. Otlet avait imaginé le Mundaneum qui devait être le centre mondial de la connaissance. William Boyd Rayward chercheur et professeur, intéressé par son projet a fait des recherches sur son œuvre  et a réalisé un film accessible en ligne. On y voit des milliers de kilomètres de fiches, des boîtes, des schémas de codage pour traiter l’information. Si nous nous référons à ce film en archive libre, nous pouvons voir la collection des fiches « du monde » d’Otlet qui voulait classer le monde.

    Le mundaneum de la connaissance. 1934 (Musée)
                            

On ne peut oublier l'oeuvre de Paul Otlet, son travail de visionnaire d’Otlet induit de nouveaux concepts qui sont toujours d’actualités: les technologies de l’information, les techniques de recherche d’information et les stratégies de recherche, l’émergence du sens à l’aide de tableaux et de cartographies pour représenter les aspects historiques, scientifiques et les grands thèmes. Otlet aurait ainsi mis à jour « les éléments invariants qui ont affecté la mise en mémoire de l’information dans les systèmes pour en gérer les accès »

Le numérique a apporté des changements fondamentaux : une rupture, un remodelage du paysage éditorial où chaque personne peut façonner son univers informationnel. Néanmoins, l’utilisateur doit apprendre à interagir et son statut change. Le statut du texte écrit change en prenant une forme différente, avec une possibilité d’y ajouter des images et des sons à volonté, des liens hypertextes. La navigation devient plus plastique. Avec l’arrivée d’Internet, nous avons des fonctionnalités qui se rajoutent apportant des caractéristiques qui n’existaient pas avant. Les sciences de l’information et de la communication sont plus que jamais concernées par la mutation fondamentale qu’entraîne la mise en réseau des systèmes d’information et des mémoires numériques. Les TIC, technologies de l’information et de la communication, par leur puissance de traitement, par les moyens de communication, à un accès accru à l’information confrontent l’individu à une mémoire immense. 





   Source : image libre http://fr.fotolia.com 


Durant son exposé, Pierre Levy note l'apport des systèmes l'adressage et la manipulation des données par le biais des web robots et des algorithmes. Il cite l'exemple de la campagne de Barack Obama qui a engagé des informaticiens qui ont analysé l'ensemble des électeurs susceptibles de changer d'avis. Pour Pierre Lévy,  il faut aller plus loin. Il nous faut avoir des modèles de l’intelligence humaine sans se limiter à la simple statistique des données. Notre société de la connaissance, avec ces nouveaux paradigmes liés à l’usage du social-web nous incite à trouver les organisations d’un travail collectif autour d’un projet pour aboutir à la création et à la mise en oeuvre d’une véritable intelligence collective dans la perspective d’une société apprenante. L’organisation du travail qui permet de créer des connaissances collectives, de les mutualiser, ou les capitaliser pour mieux penser et agir doit être recherchée. 

2. Eloges pour une intelligence collective réflexive

 
En résonance ...
Beaucoup d'auteurs ont écrit à propos d'Internet


Serge Proulx, dans l’ouvrage Odyssée Internet, enjeux sociaux nous apporte sa vision d'Internet. Pour lui « Internet promeut les valeurs positives de la pensée-réseaux de la vie communautaire, comme l’entraide, l’amitié, la coopération, l’échange, le don. » (Lajoie et al., 2002).
Michel Serres insiste sur les innovations induites par l'ordinateur en évoquant la Petite Poucette, qui avec sa tablette, son ordinateur, Elle tient en main tous les lieux du monde, elle tient en main la totalité des informations. Trois millards 750 millions de Petites Poucettes peuvent dire «maintenant, tenant en main le monde ». Avec Internet, nous habitons dans un nouvel espace : je n'ai plus que des « proches » et il n'y a plus de « lointain ». Nous avons déménagé, nous avons changé de temps et nous avons changé d'espace. Nous sommes dans un espace de distribution. Petite Poucette n'est plus dans le même monde. L'espace prévoit des innovations pour toutes les institutions avec des externalisation de nos fonctions intellectuelles. La "petite poucette" de Michel Serres a désormais accès accès au savoir qui est désormais ouvert. D’une certaine manière, il est toujours et partout déjà transmis.

Le web est devenu avant tout social où chaque usager peut devenir auteur, intervenir sur les sites, commenter. Compte tenu de la quantité de contenu qui est partagé par les médias sociaux, il est facile de comprendre comment des pépites d'informations pertinentes peuvent être perdus dans le tas. Plus de 250 milliards de photos ont été postées sur Facebook, avec plus de 350 millions de photos partagées chaque jour.
En termes de contenu vidéo, plus de 100 heures de vidéo sont téléchargés sur YouTube chaque minute. 

Pierre Lévy va plus loin... 

Dans son ouvrage la sphère sémantique, Pierre Lévy met en avant toutes les nouvelles avancées des médias numériques et du social web nous offrant des capacités sans précédent de mémoire, un canal de communication omniprésent, et une puissance de calcul toujours croissante avec des algorithmes. Nous devons nous demander comment nous pouvons exploiter ce milieu afin d'augmenter nos propres processus cognitifs sociaux pour le développement humain. Grâce à une combinaison d'une connaissance approfondie des sciences humaines et sociales, et la compréhension des sciences informatiques, Pierre Lévy propose une construction collaborative d'un hyper-cortex mondial, coordonné par un métalangage calculable. En reconnaissant ainsi pleinement la nature symbolique et sociale de la cognition humaine, nous pourrions bâtir ainsi un nouveau Mundaneum mondial reposant sur une intelligence collective réflexive. Dans son prochain ouvrage, Pierre Lévy nous montrera la place et le rôle l'algorithme au service de l'intelligence collective.

Pierre Lévy nous apporte une nouvelle dimension d'Internet qui nous permet de développer une intelligence réflexive, fractale. "Au niveau d'une équipe, d'une ville, d'un pays, il devrait être possible d'avoir une représentation de ces propres processus cognitifs à partir de toutes les données produites". Pour Pierre Levy, Internet qui permet d'observer ses propres processus cognitifs et les enjeux de l'Internet de demain consiste à " augmenter la plupart des facteurs qui dynamisent le développement humain". 


Des écosystèmes d'idées  à décrypter et cartographier


Pour Pierre Lévy, il est important de pouvoir développer un modèle scientifique de l'Intelligence collective. Pour cela, Pierre Levy a inventé un langage artificiel calculable avec la grammaire IEML qu'il développe depuis 20 ans. l'IEML (Information Economy Meta-language) est en quelque sorte un métalangage algorithmique qui permet de représenter des concepts comme des ensembles de points dans un espace sémantique coordonné et le métalangage a vocation à être utilisé par un protocole internet pour que naisse un espace sémantique commun sur le Web qui soit plus évolué et plus puissant que le Web sémantique actuellement préconisé par le WWW consortium, mais compatible avec celui-ci.



     Source : image libre http://fr.fotolia.com


"Nous pouvons aujourd’hui connaître immédiatement notre propre position géographique et accéder automatiquement à la géolocalisation de n’importe quel objet ainsi qu’à la manière d’y accéder à pied ou par un quelconque moyen de transport. De la même façon, nous pourrons dans le futur nous situer dans le monde des idées, y localiser n’importe quelle personne, objet ou ensemble de données et explorer ses voisinages sémantiques". Pierre Lévy 


La grammaire IEML est un langage pivot qui se connecte aux langages naturels. Pierre Lévy nous livre quelques apports possibles d'IEML : "imaginons qu'au lieu d'avoir des hashtags en langage Twitter mais en langage IEML. Nous serions capables de faire émerger sur un sujet, un écosystème d'idées, tout ce que les gens disent à ce propos, en activant des réseaux sémantiques. Google Glass, un écosystème d'idée, un aura sémantique. Il pourrait également être utilisé comme instrument d’observation ou de cartographie réflexive des activités des réseaux sociaux en ligne".

Pierre Lévy insiste sur la représentation de l'intelligence collective et précise : « C’est pourquoi nous devons concevoir une civilisation mondiale dans laquelle chaque communauté humaine (famille, école, réseau, équipe de travail, association, entreprise, ville, parti, nation, etc.) possèdera une représentation interactive de son intelligence collective : l’écosystème d’idées qu’elle génère et dont elle s’alimente. Cet écosystème se présentera comme un hologramme dynamique explorable – en réalité virtuelle ou augmentée – que l’on pourra décomposer, analyser ou fusionner à volonté avec ceux d’autres communautés ou d’autres individus. » « Dans la culture numérique du futur, tout le monde saura et verra « de ses propres yeux » qu’un groupe humain vit en symbiose avec l’écosystème d’idées qu’il nourrit, qui le représente et qui le nourrit en retour ». Dans son article au titre percuteur et évocateur, Janique Laudouard indique que Pierre Levy invente ainsi le GPS de l'intelligence collective 


3. Vers une sphère sémantique de l'éducation ? 

Comme Pierre Lévy nous l'explique dans son ouvrage, il nous faut développer une sphère sémantique dans laquelle les écosystèmes d’idées seront produits et explorés de manière collaborative dans un espace public – un réseau social – ouvert et universel. Les navigateurs de la Sphère sémantique s’associeront en une multitude de jeux sémantiques dont chacun obéira à des règles particulières de catégorisation et d’évaluation des données. Le nouvel espace public abritera notamment des jeux d’apprentissage conçus pour augmenter simultanément la gestion personnelle et la gestion sociale des connaissances. Quant aux idées de la Sphère sémantique, ce seront tout simplement les « status updates » de ses utilisateurs. Mais alors que dans les médias sociaux contemporains on se sert de hashtags en langues naturelles, dans la Sphère sémantique on utilisera IEML pour catégoriser les données. Cette rencontre avec Pierre Lévy a été déterminante pour moi et je n'ai pas pu m'empêcher de me poser la question fondamentale. Mais qu'en est-il pour l'éducation ?


La sphère sémantique : au cœur de l'individuel et du collectif


Cette sphère sémantique pour qu'elle puisse prendre forme et être en permanente évolution dans le domaine de l'éducation, doit pouvoir établir un maillage prenant prendre en compte l'individuel et le collectif. A la croisée des connexions où l'individuel et le collectif peuvent se rencontrer, interagir, l'intelligence collective pourra y trouver un terreau favorable comme je le montre dans ma thèse de doctorat à m'appuyant sur la gestion des connaissances en ligne via les pratiques du socialbookmarking qui est une porte ouverte vers l'intelligence collective. Le dispositif de socialbookmarking qui vise à archiver, mémoriser, partager des signets en groupes ou en communautés, peut être considéré comme un « dispositif processuel de la mémoire » fonctionnant sur le travail coopératif des usagers partageant leurs signets et développant une mémoire collective.  Mais ces bases de signets ne sont pas de simples magasins ou de simples puits à ressources et si on se réfère à l’entretien mené par Federico Caselegno avec Pierre Lévy (Caselegno, 2005), l’enregistrement des données n’a pas de valeur en soi. Pour Pierre Lévy interrogé, ce qui vaut, c’est « l’intelligence collective qui s’en nourrit », partout distribuée, sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit à une mobilisation effective des compétences. Le socialbookmarling implique une mobilisation des ressources personnelles des utilisateurs qui peuvent développer des attitudes nouvelles d’autonomie dans le travail et démontrer leur capacité à apprendre par eux-mêmes. En empruntant l’expression de Philippe Carré, on peut dire qu’en pratiquant le socialbookmarking, les enseignants et les acteurs de l’éducation sont appelés à devenir des « travailleurs du savoir ». Le socialbookmarking favorise la mise en place de l’apprenance qui ne s’exerce pas uniquement dans le cadre des formations institutionnelles mais à travers une « écologie de l’apprenance », toute entière tournée vers la démultiplication des occasions d’apprendre, en dehors du temps de travail (Carré, 2005).

Nous avons vu que ce que les pratiques du socialbookmarking représentent un lieu potentiel de formation pour les praticiens du socialbookmarking. Nous avons vu qu’avec l’outil Diigo, nous pouvons nous retrouver à l’intérieur d’un méta-réseau, les partenaires communautaires étant reliés comme « amis », appelés à se visiter et à se questionner à travers des environnements interconnectés de travail via les forums et les commentaires autour des usages des ressources. Nous avons montré toute l'importance de pouvoir établir la passerelle entre l'individuel et le collectif , la puissance de l'apprentissage informel dans une perspective de réseau social. Des méthodes telles que l'analyse des réseaux sociaux peuvent permettre aux chercheurs établir des relations informelles entre les participants ; améliorer notre compréhension de l'impact des activités sur le perfectionnement professionnel. Comme le souligne Steve Wheeler, le futur de l'éducation sera très social et personnel à la fois. Le socialbookmarking qui peut être considéré comme un nouvel outil pour créer le Mundanéum de la connaissance en est une illustration. Dans ma thèse, je montrer l'importance du développement de la gestion des connaissances personnelles (Personal knowledge management ou PKM) qui est l'ensemble des procédés qu'un individu met en oeuvre pour rassembler, rechercher, classifier et partager la connaissance au quotidien1, ainsi que la manière dont ces processus aident son travail. Ce concept est associé à l'idée selon laquelle le travailleur de la connaissance doit être acteur de son propre apprentissage Enfin il s'agit d'une approche « bottom-up » de la gestion des connaissances, qui s'oppose à une pratique traditionnelle plus « top-down ».

Le socialbookmarking s'inscrit dans ces pratiques de formation informelle. On apprend aussi sans vraiment sans le vouloir, grâce à l'accès à une ressource (un document, une ou des personnes, un texte, un film...) et à la réflexion ou l'action qu'elle nourrira. La navigation sur Internet, à des fins privées ou professionnelles, prend une place importante dans nos vies, et y insérer le socialbookmarking de manière habituelle contribue à l'accroissement de la durée de vie des ressources rencontrées. Quand la démarche s'inscrit dans un cadre collectif, l'effet est démultiplié. D'abord, parce que le quantité de ressources pertinentes (évaluées par les utilisateurs) est beaucoup plus importante; ensuite, parce que le collectif stimule l'utilisation, l'envie de continuer à apprendre, comme nous l'avons vu pour les enseignants. Et il est intéressant de constater que les compétences demandées (trier, filtrer, rendre explicite, etc.) sont les mêmes que celles qui permettent de construire son espace de « Personnal Knowledge Management », ou espace de gestion personnelle des connaissances. Dans ma thèse, je montre que la définition du PKM peut s'inscrire dans les pratiques du socialbookmarking.   


  Thèse Michèle Drechsler PKM et socialbookmarking,  2009

La sphère sémantique intégrée à tous les niveaux du système éducatif

Avec le numérique, la gestion des connaissances est au cœur du système éducatif avec une accessibilité aux ressources éducatives facilitant ainsi  la personnalisation des parcours, la création d'espace personnel d'apprentissage des enseignants et des élèves.  Des écosystèmes de partages de co-construction de savoirs en ligne peuvent être développés au service de la professionnalisation des enseignants. Le rapport de l'OCDE révèle que les pays de l'OCDE prennent de plus en plus de mesures novatrices liées à la recherche afin d’améliorer la base de connaissances dans le domaine de l'éducation. D’importants changements dans le domaine des connaissances et de la culture s’imposent encore pour faire évoluer les pratiques et créer un processus permanent d'amélioration de la base de savoirs pour l'ensemble du système éducatif. Comme le note l'OCDE, Les TIC offrent un potentiel puissant de transformation des systèmes d’éducation, mais elles restent sous-utilisées dans le cadre scolaire, en partie parce que dans les domaines de l’administration scolaire et de l’enseignement, les systèmes demeurent réticents au changement.Le GPS de l'OCDE nous offre un accès quasi illimité aux données de l’OCDE en matière d’éducation.
Avec la grammaire IEML, le défi sera de pouvoir organiser au mieux cette gestion de la connaissance facilitant le partage des savoirs d'expériences, donnant une meilleure lisibilité des connaissances pour mieux agir, prendre des décisions dans le système éducatif. Les organisations devront créer les conditions pour favoriser les espaces de partage, de mutualisation dans cette sphère sémantique de l'éducation facilitant les « représentations » et l'accès aux informations liées au métier, à la didactique professionnelle, aux pratiques pédagogiques, à la construction du savoir. 


Pour une nouvelle architecture de l'information ?

Au cœur de la gestion des connaissances du système éducatif, l’architecture de l’information doit pouvoir prendre en compte la globalité des processus de production, recherche et diffusion des connaissances du système éducatif. L'IEML avec sa grammaire ne pourrait-elle pas nous aider à définir une meta-architecture permettant de façonner la manière d’apprendre, d’enseigner, de communiquer, pour mieux agir, inscrivant les sciences de l'éducation dans l'inteconnexion avec les sciences de l'activité ? 

Les institutions devraient, progressivement intégrer la mise en place d'écosystèmes pour faciliter les processus de production, recherche, diffusion et représentation des connaissances du système éducatif via les réseaux sociaux dans le but de pouvoir mieux agir, créer, organiser. 

Le pilotage vertical est sans doute devenu obsolète pour ce projet comme nous l'avons vu avec le socialbookmarking qui atténue la frontière entre les « amateurs » et les « experts ». Dans un groupe d'intérêt, chacun est légitime pour apporter des ressources. Ces dernières sont acceptées tant qu'elles répondent aux besoins. Cela relativise largement la position d'autorité que s'arrogent les experts. Comme nous l'avons vu, le socialbookmarking est une pratique très personnalisable : votre bibliothèque de liens ne ressemble pas à la mienne, même si nous appartenons au même groupe. Le rôle de l'institution ne serait-il pas de proposer un "cadrage minimal", de créer des conditions pour pouvoir structurer et mieux saisir les enjeux de cette sphère sémantique qui doit pouvoir faciliter la personnalisation des apprentissages ? Cette personnalisation est très importante de nos jours, car nous voulons avoir la maîtrise de nos parcours de formation. Et du coup, l'apprentissage étant personnalisé, basé sur des ressources que l'apprenant (partant du principe que nous sommes tous apprenants, dans cette configuration) a lui-même choisies, devient efficace.








Pour développer cette sphère sémantique, l'institution doit pouvoir mettre en place une organisation en réseau avec des enseignants mis en confiance ayant une culture du partage comme nous le montre Jarche dans le schéma ci-dessus pour les entreprises. Ne voit-on pas là une porte d'entrée dans cette sphère sémantique, porteuse de sens pour le développement professionnel des enseignants ?  Nous avons vu que les pratiques autour du socialbookmarking peuvent nous y aider. En effet, tels les Robinsons qui sont généralement des héros civilisateurs qui investissent l'île, la colonisent, la cartographient, et nomment chaque endroit en étant des pionniers organisateurs, les praticiens du socialbookmarking aménagent et  apprivoisent l'île du savoir, investie par chacun et pouvant apporter des fruits pour tous. Un exemple de défis pour construire une sphère sémantique de l'éducation ?




Liens sur les recherches et travaux de Pierre Lévy 
 
Blog ¨de Pierre Lévy : http://pierrelevyblog.com/
http://pierrelevyblog.com/2013/03/24/the-semantic-sphere-vol-1/

Le progrès c'est nous : https://www.dailymotion.com/video/x178zbi_le-progres-c-est-nous-pierre-levy_news#from=embediframe

De nouvelles compétences cognitives
http://pierrelevyblog.files.wordpress.com/2013/05/competences-cognitives-pierre-levy.pdf


Question posée à Pierre Lévy par Michel Alberganti pour son article L’intelligence collective, notre plus grande richesse, paru en 2007 dans Le Monde Technologies

Emission France-Culture avec Pierre Lévy – 15 Février 2014


Autres liens 
Drechsler, M. (2009). Thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication. Pratiques du socialbookmarking pour l’Éducation. Affordances sémantiques, socio-cognitives et formatives.

http://www.theses.fr/2009METZ018L